This blog if only available in French. L’association canadienne pour la santé mentale -filiale de Montréal a pour approche la promotion et la prévention de la santé mentale. Nous avons pour mission de créer un impact durable sur le bien-être individuel et collectif. Le 18 mai dernier, lors d’un webinaire, nous avons présenté quelques données qui ressortent en lien avec la diminution du bien-être psychologique et la présente pandémie. Nous avons tenu également à décortiquer les concepts d’isolement et de solitude. En guise de solutions, nous avons apporté quelques pistes à privilégier pour les bénévoles et leurs aidés afin de mieux les outiller pendant cette période trouble.
Des statistiques préoccupantes
Un sondage SOM mené récemment a révélé des statistiques assez préoccupantes concernant la santé mentale de la population. Il semblerait que celle-ci se soit passablement détériorée (42%) au cours des derniers mois chez certains. Environ 22% des gens se sentent seuls et isolés et 8% disent qu’ils sortiront affaiblis de la crise. Un second sondage réalisé en décembre 2020 mené par l’INSPQ cette fois auprès d’adultes québécois, souligne que 17 % des répondants ont un score de détresse psychologique problématique, les jeunes adultes de 18 à 24 ans sont particulièrement touchés et affichent des taux élevés d’anxiété et de détresse psychologique. Également, en décembre 2020, 38 % d’entre eux rapportaient des symptômes d’anxiété modérée à sévère comparativement à 17 % pour l’ensemble des répondants. Au final, les étudiants à temps plein sont ceux présentant le plus de détresse et d’anxiété.
À l’issue de ces résultats, il nous apparait important de distinguer les notions de solitude et d’isolement. La solitude réfère à l’expérience subjective négative issue de la perception d’un écart marqué entre la quantité et la qualité des relations qu’une personne a par rapport à ce qu’elle souhaiterait avoir. Elle se caractérise souvent par des relations sociales insuffisantes. Le manque de soutien social est un prédicteur important de solitude. L’isolement social réfère aux situations où les contacts sont rares (en nombre, en durée, en fréquence) et de faible qualité (en termes d’exercice de rôles sociaux ou d’échanges mutuels).
Le rôle du bénévole et les facteurs de protection
Le bénévolat contribue à améliorer la qualité de vie et la santé des collectivités. Selon certaines études, les bénévoles se portent mieux physiquement et ont une meilleure qualité de vie que les non-bénévoles. Le rôle du bénévole est essentiel en société, car il participe à maintenir les communautés vivantes et en santé.
Les facteurs de protection sont les ressources qui favorisent la capacité d’adaptation. Ils protègent les individus ou les groupes contre les effets dommageables des facteurs de risque (par exemple la période troublante qu’est la pandémie actuelle).
Récemment, la chercheure Sonia Lupien a fait l’état d’une étude du Dr. Dennis Charney, ce dernier a identifié par le biais de ses études, 10 facteurs de protection qui favorisent la résilience chez les individus.
10 facteurs de protection
Des pistes de solutions concrètes
D’abord, nous pouvons nous pencher sur l’acceptation. Dans un contexte de stress lié à la crise socio sanitaire de COVID-19, il semble impossible d’avoir un contrôle aussi bien sur la durée de la pandémie que sur l’ensemble des modifications sociétales liées (distanciation physique, restriction des déplacements) Il semblerait qu’on se tirait mieux d’affaire si on acceptait que la situation pandémique soit hors de notre contrôle.
Un important facteur de protection à considérer est le sentiment de cohérence : qui est une ressource psychologique permettant de comprendre un événement stressant, d’y donner un sens et de le gérer. Le renforcement du sentiment de cohérence est optimal lorsque l’environnement dans lequel évolue l’individu offre diverses ressources physiques et sociales contributives à sa capacité d’adaptation. Le sentiment de cohérence peut se développer à travers différentes activités : 1. programmes sportifs et de loisir ; 2. programmes centrés sur le développement de la pleine conscience ; 3. activités artistiques ou culturelles ; 4. récits de vie.
Également, nous tenons à souligner qu’il est important de continuer d’avoir une routine. Il faut cultiver ses habitudes et adapter celles qui étaient en place avant la pandémie comme, par exemple, prendre une marche le matin comme si on allait au travail ou maintenir des activités en famille.
Dans un dernier temps, nous considérons qu’il est essentiel d’avoir des projets, de continuer de rêver, et ce, dans toutes les sphères de notre existence : personnelle, professionnelle, amoureuse, etc. Il importe de prendre du plaisir à travers divers projets pour contrebalancer le poids de la pandémie qui pèse sur nos vies. Ceci nous permet d’avoir du contrôle et cela favorise des émotions positives.
Aller chercher de l’aide pour soi ou pour un proche
Si nous détectons des signes de mal-être ou de détresse psychologique, il est important de se poser des questions. Nous pouvons par exemple remarquer une perte de l’élan vital, des symptômes de fatigue prononcée. Aussi, il importe devoir sur quelle période la situation évolue et s’il y a des signes d’amélioration. Bien que ce n’est pas le rôle du citoyen de diagnostiquer, il est tout de même important de savoir comment aller chercher une demande pour soi ou un proche.
Ressources générales :
- Info-social: 811 option 2
- Centre de référence du grand Montréal: 211
- Suicide Action Montréal 1 866-277-3553